La conférence de presse de la direction de
l'entreprise a commencé à 10h20 ce jeudi par une intervention de Nicolas
Polutnik, administrateur-délégué, qui a d'emblée annoncé un message difficile.
La direction de Caterpillar sortait d'un conseil d'entreprise extraordinaire
sur "l'avenir du site". Il est confirmé que 1100 ouvriers et 300
employés quitteront l'entreprise. On est donc bien entré dans la phase
d'information de la procédure dite Renault. De nombreuses réunions seront donc
programmées avec les syndicats dans les jours à venir.
Selon la direction de l'entreprise qui s'est exprimée ce jeudi matin, la
concurrence asiatique fait qu'il est actuellement plus rentable d'importer en
Europe des engins de manutention plutôt que de les produire en Europe. En
conséquence, pour le site de Gosselies, il faut réduire les coûts
et accroître la vélocité de l'usine pour la rendre incontournable en
Europe. Pour la direction, le plan industriel présenté ce matin au Conseil
d'entreprise est une intention et non une décision. 271 millions
d'euros ont été investis dans l'usine de Gosselies ces dernières années. Mais,
des investissements décidés en 2011, 150 millions ne seront pas tous honorés.
Toutefois, des investissements sont bel et bien toujours programmés à
Gosselies. On continuera à fabriquer tous les modèles actuels fabriqués à
Gosselies : les chargeuses et les excavatrices par exemple.
"Le plan proposé qui
entraîne la suppression de 1400 emplois à Gosselies est indispensable pour
repositionner l'entreprise si elle veut avoir une chance de pérenniser le
site à long terme et au delà de 2015. Dans ce genre de situation, il faut
choisir la magnitude à donner au séisme. Je préfère annoncer 1 400 pertes d'emploi
qu'avoir à annoncer la fermeture pure et simple de l'usine et le licenciement
de ses 3 700 travailleurs", a encore
déclaré l'administrateur-délégué de Caterpillar.
Outre la réorganisation du travail, le plan industriel prévoit deux autres
axes : la modernisation des infrastructures via des investissements et la
spécialisation du site vers des productions destinées surtout au marché
européen.
La réunion prévue ce jeudi matin intervient dans un
contexte difficile pour l'entreprise de Gosselies: mauvaise conjoncture
économique, baisse de la production. "Vu la conjoncture économique
actuelle et les décisions stratégiques de la direction qui ont entraîné l'arrêt
de la production de certains modèles de machines, les délégués craignent
l'annonce d'un vaste plan de restructuration, avec à la clé un licenciement
collectif important", a précisé le syndicat chrétien.