Le format et la durée de cette
présentation nous ont plu, on a senti notre Président plus à l’aise dans
l’exercice, malgré le peu de réponses concrètes qu’il a apporté aux questions que se posent les salariés. Nous avons
apprécié sa franchise concernant la situation incertaine et préoccupante, qui
se traduit déjà par des centaines de suppressions de postes dans les autres
usines CAT d’Europe. C’est une réalité économique et sociale, et nous sommes
tous concernés par l’évolution de cette situation. Mais nous espérons que les
prochaines décisions stratégiques qu’auront à prendre nos dirigeants se feront
aussi dans l’intérêt des salariés. Car même si notre Président a annoncé
vouloir tout faire pour pérenniser nos emplois, en aura-t-il seulement les
moyens face à la Corporation ? Sera-t-il écouté par les Product Managers ?
Nos dirigeants auront ils retenu les leçons du dernier PSE ?
-
Développer les compétences : ce qu’on n’arrive pas à faire
depuis des années, les compétences n’étant pas reconnues, mal utilisées voire
pas utilisées du tout. Mais avant de penser à les développer, il faudrait
d’abord reconnaitre les compétences existantes, les encourager, les récompenser
et les valoriser. Pour ensuite donner envie de les développer. Trop de salariés
ont été déçu ou frustré qu’on ne reconnaisse pas leurs compétences et la
qualité de leur travail, beaucoup se sont investis des années sans retour, sans
considération, sans récompense, sans promotion ou évolution de carrière.
Il
est grand temps de revenir à des fondamentaux : donner des responsabilités
à des salariés compétents et redonner le gout de l’effort et du travail bien
fait en le récompensant.
- Renforcer l’engagement et l’esprit d’équipe : compte tenu de la désorganisation actuelle, il n’y a plus d’esprit d’équipe, c’est chacun pour soi, chaque service a son lot de jours chômés, travaillés ou à confirmer. Et malheureusement, plus on annoncera de mauvaises nouvelles, plus on divisera le personnel. Alors pas besoin d’attendre les résultats de la prochaine enquête d’opinion pour connaitre l’état d’esprit des salariés : démotivation et découragement, frustration et fatalisme, abattement et écœurement…
- Travail
en insécurité : il est consternant d’apprendre que plusieurs
incidents ont eu lieu alors qu’ils auraient pu être évité. En effet, dans la
nouvelle ligne d’assemblage, en attendant de recevoir des escabeaux aimantés à
la machine pour pouvoir avancer en fonction du tak time, les opérateurs
utilisent de simples marchepied. Du coup, les opérateurs poussent ce marchepied
lors de l’avancement de la machine pendant que leurs collègues en haut
finissent l'opération de serrage !
Mais où sont passées nos règles
d’or ? Il est où le temps où notre ex-PDG Jim Owens nous expliquait «qu’aucune tâche n’est assez importante pour
justifier de la faire en insécurité »???
De même, il y a trop d’outillages et de montages pas adaptés qui mettent en danger les salariés.
La maitrise fait prendre des risques inconsidérés aux opérateurs pour respecter le programme de fabrication, sans parler de la pression et du stress subi. C’est malheureux d’attendre qu’il y ait des incidents pour prendre des décisions permettant de travailler en toute sécurité.
- Postes
temporaires et job posting : de plus en plus de salariés sont
priés d’aller exercer leur talent dans d’autres services de façon temporaire,
sans écrit, sans dérogation, pour dépanner et rattraper les erreurs commises.
Même les job posting sont temporaires ! A l’issue de la période et même si
vous faîtes l’affaire, vous êtes susceptible de retourner à votre ancien poste.
Ca ne donne pas envie d’être engagé ???
Quelle confiance accorder à nos dirigeants ?Seront ils capables de
tirer les enseignements de leurs erreurs passée et ainsi prendre les bonnes
décisions pour les salariés et la pérennité du site ???
Pour la CFTC, la période actuelle doit
être l’occasion d’une communication transparente et d’un dialogue social
constructif. Restons soudés et gardons espoir, n’oublions pas que c’est avec les compétences et le savoir-faire de tous les salariés que
nous réussirons à passer au travers de cette crise. Mais derrière les belles présentations
et les belles vidéos, il y a l’envers du décor, la réalité économique et
sociale : une baisse inquiétante de la production, des prévisions revues
en forte baisse, l’angoisse de nouvelles coupures dans les plans de production,
l’attente du prochain bulletin bleu et son lot de mauvaises nouvelles :
ajout de jours de chômage, arrêt provisoire de certaines équipes nuit,
reclassement du personnel concerné… Déjà des rumeurs circulent concernant le
personnel indirect qui pourrait être amené à retourner en production. Bref, une
situation sociale inquiétante et des perspectives très incertaines.
Dans ces conditions, quelle crédibilité accorder aux prévisions pour 2013 alors qu’on ne sait même pas ce qu’on doit produire le mois prochain ???
Encore une fois, la CFTC dénonce les nombreuses
erreurs de gestion :
- des problèmes de gammes qui durent depuis bien
longtemps,- des équipements manquants ou pas adaptés,
- des outillages mal conçus, couteux et inutilisables,
- des problèmes informatiques aux lourdes conséquences,
- des problèmes de stock et d’inventaires en pagaille,
- des projets mal gérés entrainant gaspillages et surcoûts,
- des samedis travaillés et des heures supplémentaires effectuées en début d’année pour garnir les stocks, pour finir par du chômage indemnisé par l’Etat et les contribuables, c'est-à-dire nous !
- des salariés démotivés et désemparés face à de telles fautes de gestion.
Quel gâchis dans la gestion du budget de la transformation. Et dire qu’on nous annonce déjà
une baisse du budget pour les Négociations Annuelles Obligatoires 2013 !
Car ce n’est pas la crise ou le chômage qui démotivent les salariés, mais la mauvaise gestion des projets et la façon de faire de certains managers. On n’écoute pas le salarié mais on voudrait qu’il soit engagé, on ne tient pas compte de son avis mais on souhaiterait qu’il s’implique, on impose les changements plutôt que de trouver l’intérêt commun, on manque de respect pour mieux affirmer son pouvoir, on intimide le personnel pour imposer sa vision des choses, on profite aussi de la faiblesse et du désarroi de certains salariés pour obtenir gain de cause. Ce n’est pas notre conception du dialogue social constructif.
Du chantage aux Congés Payés pour les Cadres !
Si un samedi férié est entouré de 2 jours de congés payés, alors ce samedi ouvre droit à un jour de congé payé supplémentaire (exemple : le Samedi 14 Juillet entouré par un CP le Vendredi 13 et un CP le Lundi 16 Juillet donne droit à un CP supplémentaire). Il s’agit d’un droit et d’un acquis social ! Or, notre DRH a envoyé un mail aux cadres de l'entreprise pour leur demander l’abandon de ce CP supplémentaire :« Je suppose que vous n’avez pas volontairement entouré le 14 juillet de deux jours de CP dans le but d’obtenir un jour de plus, mais que vous ignoriez cette règle ou que des impératifs spécifiques vous ont conduit à poser deux jours de congés payés les 13 et 16 juillet. C’est pourquoi je vous laisse la possibilité de renoncer volontairement par retour d’e-mail à ce jour additionnel.
Merci de mettre votre superviseur en copie de l’e-mail. »
De même, lors des jours de CP initialement imposés les 29, 30 et 31 Octobre mais remplacés par du
chômage partiel, la Direction demande aux cadres de poser par solidarité un ou plusieurs jours de
congés payés, sur la base du volontariat. Quelles conséquences pour les cadres non-volontaires ???
Nous prévenons la Direction que cette période d’APLD doit être propice à la communication et au dialogue social, et qu’elle n’a pas à suggérer l’abandon de droits et d’acquis sociaux sous prétexte de faire des économies.